CoBrA 65 ans déjà….

 

 

 

CoBrA par la jeunesse et l'enthousiame de ses participants posait les bases d'une réflexion nouvelle sur la création artistique. Une réflexion fondée sur la liberté de chacun à suivre sa propre voie, une réflexion où le groupe était au service de l'individu pour l'enrichir des autres et non l'y intégrer.

 

Tout au long des années qui ont suivi, ces valeurs se sont exprimées à travers des parcours artistiques différenciés qui vont de la peinture gestuelle de Karel Appel à l'invention de la cinétique par Pol Bury ou à la luxuriance érotique de Corneille.

 

 

     Soixante-cinq ans plus tard, qu'en est-il des valeurs qu'ils affirmaient ? 

 

 

Notre monde a changé dans sa dimension, son organisation sociétale et économique, dans nos comportements individuels aussi, mais aujourd'hui plus que jamais, il nous apparaît qu'il faut distinguer :

                                           « invention » et « création »

 

L'une est technologique : à travers l'apprentissage partagé, l'étendue des équipements, la standardisation des process de reflexion et d'utilisation, elle conduit à une uniformisation certaine des individus. Si les moyens accrus favorisent les échanges, les outils technologiques au quotidien imposent à l'individu de rejoindre le collectif.

 

L'autre est plus personnelle. Nourrie du groupe, elle s'en extrait pour retrouver une dimension individuelle. En réaffirmant la valeur du « soi », elle offre toutes les libertés, les indépendances, les évasions et les contestations aussi, et touche au questionnement existentiel.

 

Aujourd'hui, force est de constater que jamais l'aspiration à la création n'a été aussi forte, jamais la demande, la production artistique, le besoin de liberté de penser et d'agir « pour et par soi » n'ont autant mobilisé .

 

En réaction au « normatif » qui insidieusement s'impose à tous, la singularité de la création artistique, sa liberté, son indépendance, répondent à des aspirations et des besoins essentiels pour les femmes et les hommes.

 

Alors oui, 65 ans plus tard, face à de nouveaux défis,

le CoBrA est toujours vivant

car il touche à la liberté et à l'unicité des individus.